
Il y a quelques mois j’abordais un sujet délicat, un sujet où j’ai eu beaucoup de retours… Pas toujours positifs. Pourquoi ? Parce que je touchais à la pornographie. Un sujet qui dérange, qui déroute et qui ne pouvait pas plaire à tout le monde. J’ai osé parler de la pornographie, non pas comme un acte qui libère la femme (ou les hommes), mais comme un acte qui à long terme n’est pas si libérateur.
On m’a dit « oui mais ». On a aussi dit que je ne connaissais rien à tout ça. J’ai face à ces réponses, tout simplement « souri ». Pourquoi ? Parce que c’est ma plus belle arme. Oui, c’est un débat qui secoue, peut-être parce que nous savons au fond de nous même : mater du porno ce n’est pas si anodin.
Voilà pourquoi j’ai choisi de vous partager le témoignage d’un homme, qui ose nous parler franchement de la pornographie. Avec du recul ! Il va nous parler du pourquoi, du comment et de toutes les conséquences que cette addiction a pu avoir sur sa vie.
Merci à Matthieu, d’avoir ouvert son cœur et libéré ces mots ! Matthieu est un jeune quadragénaire, qui après beaucoup d’épreuves, est débarrassé de la pornographie. Il nous parle avec une sagesse déconcertante et aborde la pornographie sans tabou, mais aussi la masturbation et la sexualité. Il nous confronte avec une façon de penser courageuse. Encore merci Matthieu.
Quand as-tu été confronté au X pour la première fois ?
J’avais 11 ou 12 ans, je ne me souviens plus si j’étais en 6ème ou 5ème. J’étais dans la cour de mon école, par terre j’ai trouvé un bouquin porno qui traînait qui avait été jeté là. Je savais pas que c’était du porno alors je l’ai ouvert. J’ai été choqué sur le coup, j’ai vu des corps nus et à l’époque pas épilés, ce qui a véritablement heurté ma sensibilité d’enfant. J’ai trouvé mon premier contact avec la pornographie complètement négatif et je l’ai même trouvé sale. Malgré tout, ça été quand même un premier pas vers l’éveil de ma sexualité. Mais je ne l’avais pas vraiment choisi.
Il m’est arrivé une deuxième chose, j’avais à peu près le même âge. J’ai une cousine qui est venue pour les vacances dormir chez moi, elle avait à peine 18 ans. Elle dormait dans la même pièce que moi mais pas dans le même lit. Un soir elle m’a dit « Est-ce que tu veux voir un truc trop cool ? » Et elle m’a montré sa poitrine. À partir de ce moment là ma sexualité s’est vraiment réveillée et d’ailleurs, cette action a façonné mes désirs d’adultes. Ça m’a véritablement impacté, mais sur le moment je n’étais pas conscient que c’était quelque chose d’abusif, oui parce que j’avais rien demandé !
En fait, ma première rencontre avec la sexualité, je l’ai découverte au travers d’événements que je n’avais pas choisis. Clairement, tout ça a eu un impact sur ma relation avec les femmes plus tard, ça été très compliqué pour moi de résister à des femmes avec un caractère abusif.
Quelque chose d’autre qui a commencé à conditionner mon esprit à la pornographie ce sont les émissions de télé Benny Hill des années 80. L’émission passait à la télé le dimanche soir, c’était un mélange de bêtises et de sketchs. À un certain moment de l’émission il y’avait toujours une nana qui était en petite culotte avec les seins à l’air. Franchement, ça a également participé à un conditionnement de la femme objet et éveillé mon corps à la pornographie. Il faut bien préciser que c’était à 20h00 donc à l’heure de grande écoute du public. C’est là qu’avec le recul, je me dis qu’il y a cette notion de préparation à la pornographie qui se fait dès l’enfance.
Sans oublier les copains classe, j’allais souvent chez un ami de ma classe qui lui, avait carrément des revues pornos dans les toilettes. Ça venait de son père, mais peu importe, c’était quand même là ! C’est important de le mentionner parce que nos enfants sont souvent confrontés de manière involontaire par le biais des copains.
La masturbation a commencé à apparaître au même moment ?
Oui à peu près. C’est étrange quand même parce que le fait d’avoir été exposé à la pornographie crue, pur et dur m’avait choqué, mais la femme dans l’émission de télé m’attirait plus que l’acte sexuel en lui-même. Alors je dessinais car à l’époque nous n’avions pas accès à la pornographie comme maintenant. Je me souviens aussi que pour avoir plus de supports à la masturbation, avec les copains on volait des magazines X chez le marchant de journaux. Ces magazines n’étaient pas trashs comme ce qu’on peut voir aujourd’hui, c’était des images de femmes nues plus délicates. Ce qui pouvait paraître anodin.
Comment savoir si la masturbation est bonne ou pas ?
Pour moi le problème de la masturbation c’est que c’est quelque chose de totalement autocentré. Tu as quand même cette période de découverte de ton corps qui est nécessaire et bonne. Mais tu as aussi son extrême et généralement les jeunes n’arrivent pas à s’arrêter.
Le but de la sexualité est de s’investir dans une relation avec quelqu’un dans l’amour. Le problème de la masturbation c’est qu’elle est simplement là pour t’auto satisfaire, elle t’isole. Moi la masturbation m’a clairement isolé. En fait c’est devenu un « doudou ». C’est devenu LE moyen de réconfort quand affectivement ou émotionnellement je vivais le rejet ou l’échec. C’était un lieu de refuge quand je me sentais rejeté. Elle a créé chez moi une espèce de cage dorée qui m’a emprisonné, elle m’apportait un certain réconfort mais ne me permettait pas d’affronter et régler mes problèmes de rejets. Elle ne règle pas le fond du problème. La masturbation a continué avec les années à me couper des autres. Puis j’ai rencontré ma femme.
Comment ça s’est passé quand tu as rencontré ta femme ?
À cause de mon passif, la sexualité s’est installée dans notre couple avant tout, avant même de connaître profondément l’autre. À partir du moment où elle s’est installée, elle a tout dévoré, elle a précipité les choses. On se connaissait mais pas assez, la sexualité ne nous a pas apprit à nous connaître comme on pensait qu’elle le ferait. Elle ne nous a pas aidé à nous apercevoir que nous n’étions pas du tout fait l’un pour l’autre. Et ça, malheureusement je l’ai compris beaucoup plus tard.
Pourquoi tu as ressenti le besoin de te diriger vers la pornographie alors que tu étais marié ?
Nos relations sexuelles n’étaient vraiment pas épanouissantes du fait que ma femme avait subi des rapports sexuels traumatisants avec un autre homme avant moi. Elle avait un vrai problème de désir sexuel. Elle avait des blessures non guéries qu’elle a importées dans notre relation. D’où l’importance d’arriver guéri dans une nouvelle relation.
L’erreur qui a suivi c’est que nous avons désiré avoir un enfant assez tôt, ce qui a agrandit le fossé qui existait déjà entre nous. Son besoin à elle de combler un manque était satisfait par l’amour de la maternité et je me suis senti totalement rejeté. Je ne pouvais même pas la toucher. J’ai même commencé à être jaloux de notre fils qui prenait toute l’attention de ma femme. C’est à ce moment là que je me suis retrouvé désemparé. Je me suis alors dirigé vers la pornographie.
Autour de moi j’aurais pu trouver l’affection que je voulais par le biais d’autres relations avec des femmes, mais j’ai choisi de ne pas le faire et de me diriger vers la pornographie. Le mensonge à ce moment là était de croire que la pornographie était moins pire que la tromperie.
Est-ce que c’était un acte caché ?
Oui, je me couchais le soir auprès d’elle mais je n’arrivais pas à dormir. Je me levais, puis, je me dirigeais vers l’ordinateur. C’était plus simple à ce moment là que lorsque j’étais plus jeune, la pornographie était beaucoup plus facile d’accès, tu pouvais tout trouver. Du coup, je te passe les détails mais il y avait plus de limites, c’était des sites de plus en plus trashs. C’est monté crescendo et c’est devenu très rapidement une addiction.
Combien de temps tu as été tenu par la pornographie ?
Facilement 4 années pendant et après mon mariage. J’ai donc vu l’évolution et l’offre de la pornographie s’élargir très vite. On pouvait trouver des pornos plus softs qui pourraient d’ailleurs attirer les femmes, avec une certaine notion d’amour. Enfin, d’amour déguisé… Jusqu’aux pornos les plus trashs.
Qu’est ce que tu cherchais derrière la pornographie ?
Du réconfort, la pornographie était devenue comme la masturbation à l’époque. Un doudou ! Un lieu de refuge.
Est-ce que la pornographie a comblé ce besoin ?
Absolument pas ! Ça entraînait même une souffrance inexplicable parce que la pornographie ne me satisfaisait même plus. Je me suis rendu compte avec le temps que la pornographie ne te rassasie jamais. Elle ne fait que te frustrer.
Plus rien ne me comblait, j’ai donc cherché ailleurs ce besoin de réconfort que j’ai trouvé chez une collègue de travail. Cela m’a conduit à de la tromperie émotionnel. J’avais une intimité avec elle qui n’était pas d’ordre sexuel mais émotionnel. Une intimité que je n’avais pas avec ma femme. Ça, c’est un vrai piège. Je me rassurais en disant « je ne suis pas allé jusqu’à la tromperie sexuelle ». Mais si, en avoir envie c’était déjà le faire.
Donc ton mariage en a prit un coup ?
Oui ! Les conséquences sur mon couple ont été désastreuses. Mon mariage ne s’en est pas remit, nous avons divorcé. Je n’arrivais plus à connecter avec ma femme, d’ailleurs, elle me disait souvent que je n’étais pas là pendant nos rapports. J’étais concentré sur le plaisirs et pas sur elle. Ce n’était pas volontaire, j’étais juste enfermé dans l’idée du plaisir que je m’étais faite liés à mes années de masturbation et de pornographie. Je me sentais toujours aussi rejeté et frustré, j’ai alors cherché mon réconfort ailleurs. Dans un premier temps vers la pornographie mais ensuite, auprès d’une femme. C’est à ce moment que ma tromperie émotionnelle a commencé.
La pornographie a tellement participé à mon isolement, à me couper de ma femme qu’au lieu de m’aider, elle a accéléré mon divorce.
Une fois que je me suis séparé de ma femme, j’ai eu une liaison avec cette personne pendant un an et demi, mais ma vie n’a pas changé au contraire. Pendant ce temps là, j’ai arrêté la pornographie parce que j’étais satisfait sexuellement avec elle. Par contre, je n’étais pas satisfait sur le plan relationnel et amoureux. Donc cette relation m’a fait beaucoup de mal. La dépendance que j’avais avant avec la pornographie et que j’ai voulu abandonner, je l’ai substitué avec une nouvelle dépendance envers cette femme. Notre relation est donc devenue malsaine et destructrice. J’ai sauté de dépendances en dépendances.
À la fin de ma relation avec cette femme, j’étais profondément détruit et je me suis tellement senti seul, que j’ai eu envie de mettre fin à mes jours. J’avais trop subi les conséquences de ces addictions et je me suis retrouvé sans rien avec un énorme gouffre en face de moi. C’était très dur d’affronter la réalité des choses.
Après cette nouvelle séparation, la pornographie est revenue s’installer dans mon quotidien.
Quel impact la pornographie a causé sur toi en tant qu’homme ?
Mon estime de moi-même a prit un sacré coup. Avant de regarder du porno c’est comme si un espèce de filtre se posait sur toi, comme si le besoin d’être réconforté occultait tout le reste. Il occultait par exemple le fait que ces personnes en face de moi, qui faisaient l’amour, n’étaient pas simplement des acteurs mais surtout des individus. Tu focus sur le coté stimulation mais une fois que tu sors de ça et que t’as fini, immédiatement c’est comme si ce filtre se retirait. Et à ce moment là, tu te sens pas bien.
Entre l’image que tu donnes de toi à l’extérieur et la vérité, y a un fossé énorme. Tu montres une image de toi qui est complètement fausse, cette hypocrisie vient renforcer le fait que t’es une mauvaise personne.
Est-ce tes enfants en ont subi les conséquences ?
Alors je cachais les choses, donc mes enfants n’y ont pas été confrontés de manière directe. Mais ils ont été confrontés aux conséquences. Je vois maintenant mon fils avoir la même problématique que moi. Il a prit exemple sur moi et de manière inconsciente il reproduit ma façon de gérer les choses. C’est impressionnant ! Heureusement aujourd’hui j’ai le recul pour m’occuper de ça.
Pourquoi tu n’as pas essayé de regarder du porno avec ta femme pour sauver ton mariage ?
Parce que je cachais cet acte et que j’en avais honte. Mais ce que je dirais à ceux qui veulent se diriger vers la pornographie en couple que c’est une grosse erreur. Je vais faire la distinction entre l’érotisme et la pornographie. Je ne parle pas de films érotiques mais d’érotisme dans la relation. C’est-à-dire que pour moi l’érotisme c’est quelque chose qui s’installe dans la relation de séduction du couple, qui amène à la relation sexuelle. Tu construis ton propre couple et tu construis ta propre sexualité. D’ailleurs, tes relations sexuelles ressemblent à ton couple.
Le message fort que je veux faire passer et ma question c’est pourquoi abaisser le niveau, le critère ou la forme de ta sexualité à quelque chose de si bas ? La pornographie c’est de l’érotisme de bas étage ! La pornographie ne s’intéresse pas à ton épanouissement sexuel, c’est une industrie qui ne s’intéresse qu’à ton argent et pour cela elle veut te rendre addict ! Quand tu prends conscience de ça, des intentions réelles de la pornographie, forcément tu te dis que les images qu’on te donne ne vont pas t’aider à renforcer ta relation ou donner du piment à tes relations sexuelles. Au contraire, elles vont venir abaisser ton couple et ta sexualité !
La plus belle sexualité c’est celle que vous découvrez dans votre relation ENSEMBLE et qui va être LA vôtre. C’est ton érotisme à toi ! Faites confiance à votre imagination et à la beauté de ce qui va sortir de votre amour. Construisez quelque chose d’unique, de fun, qui n’appartient qu’à vous et qui va être tellement plus beau que la pornographie.
Je comparerais la pornographie à un fastfood. C’est facile d’accès, déjà tout fait, super rapide. Par contre à aucun moment ça va faire du bien à ton corps, ça va te caler sur le moment mais après t’auras encore faim. Bref, ce n’est pas comme un bon gastro ! Le gastro lui va te faire découvrir de belles choses, tous tes sens sont mis en éveils, l’assiette est belle, propre et pure ! C’est tellement meilleur pour ton palais mais aussi pour ton corps.
Quel a été l’impact de la pornographie sur l’image que tu avais de la femme ?
Terrible. Elle vient totalement déformer ton regard sur la femme, tu ne vois plus que l’objet de désir. Tu ne l’envisages pas autrement que comme un objet. Je désirais toutes les femmes qui passaient. Même pendant mon mariage, quand je sortais dehors dans la rue, je ne voyais que des fesses et que des seins. Tu ne penses qu’à ça. Tu te dis « tiens, j’aimerais bien m’la faire, tiens comment ça serait avec elle ? Tiens elle est bonne ». C’est tellement ancré en toi, dans ton mode de pensées et ton fonctionnement que c’est quelque chose qui devient même naturel. Et ça, à un moment donné, socialement c’est devenu une souffrance. Tu ne peux pas avoir une relation normale avec quelqu’un sans la voir nue.
À un moment je me suis dégoûté. Dégoûté d’envisager les femmes uniquement sur le plan sexuel. Un jour, je me suis écœuré plus que les autres fois, j’ai commencé à envisager une collègue de travail sous un angle sexuel. C’était pas possible, pas elle ! Là je me suis remis totalement en question.
J’ai alors décidé de me diriger vers un autre type de pornographie. Comme j’avais besoin d’aller plus vers des relations humaines, j’ai arrêté de regarder des trucs trashs et je me suis dirigé vers du porno plus soft, plus « qualitatif » où c’était uniquement des couples qui faisaient l’amour. Du porno plus « classe » quoi. Mais là encore c’était pas non plus la solution. J’entrais dans une phase de ma vie où j’étais seul, donc la pornographie était encore une fois l’unique moyen de réconfort. L’unique moyen de connaître une sexualité tout en étant seul. Sauf qu’elle ne répondait toujours pas à ma solitude et à mon problème de rejet.
Comment tu as réussi à t’en détacher alors ?
J’ai mis des mois et des mois et des mois pour m’en sortir. Les rechutes c’est ce qui est le plus dur. Entre le moment où tu prends la décision de stopper totalement et le moment où tu t’en sors… C’est long !
J’ai commencé à en parler à des amis très proches et dignes de confiance qui ne m’ont pas jugé. J’ai exposé les choses, j’ai mis la problématique en lumière pour ne plus être seul dans ma démarche. J’ai ensuite vu quelqu’un de plus qualifié et je me suis fait accompagné par de la psychothérapie.
En fin de compte, ça été un parcours de guérison où il y a eu des rechutes, de moins en moins souvent mais des rechutes quand même. Toujours à des moments où j’étais vulnérable, en manque d’affection. Mais je m’en suis sorti.
Comment tu te sens aujourd’hui ?
Complètement libre. J’ai retrouvé cette estime de moi-même que j’avais totalement perdu.
Si tu abandonnes la pornographie et si tu traites la source du problème tu deviens complètement libre. Quand je me suis fait accompagner et que j’ai traité le fond du problème, j’ai plus eu besoin de pornographie. À ce moment là, j’ai eu un espoir qui est né, celui d’avoir des relations sexuelles épanouissantes avec quelqu’un qui m’aime vraiment pour qui je suis. Je me suis accroché à ça. Aujourd’hui, je goûte à une relation amoureuse qui est complètement saine, parce que j’ai traité le fond de tous mes problèmes. Je prépare même mon mariage !
Qu’est ce que tu voudrais dire aujourd’hui à ceux qui consomment du X ?
Au fond, la pornographie est abusive, elle te prend tout et elle te domine. Mon désir c’est de te dire qu’il existe autre chose que la pornographie et je crois profondément que tu peux vivre une vie comblée et une relation avec l’autre de l’ordre de l’amour véritable, sans pornographie. Si tu n’as personne, trouve cet espoir là, celui de croire que tu peux vivre une vie épanouie sans ça. Non pas avec l’espoir de goûter à de futures relations sexuelles mais avec l’espoir de trouver cet amour véritable. Celui qui t’apprendra à donner plus que recevoir. Celui d’avoir un plaisir partagé et équilibré avec quelqu’un. Donc aussi trouver à ce moment là, des relations sexuelles plus saines et plus belles.
Que voudrais-tu dire à ceux qui se dirigent vers la pornographie juste par curiosité ?
Pourquoi est ce que tu te diriges vers ça ? Parce qu’au fond même si elle peut te stimuler elle vient juste répondre à un manque, à un besoin. D’où vient ce besoin auquel la pornographie vient répondre mais de la mauvaise manière ? Pourquoi ton réservoir d’amour et d’affection est-il bas ?
Cherche et traite le fond du problème pour ne pas subir les conséquences dévastatrices et dangereuses de la pornographie.
Que conseillerais-tu à quelqu’un qui est victime de cette dépendance et qui souffre ?
Déjà dans un premier temps de ne pas t’isoler et de trouver quelqu’un de confiance qui ne te jugeras pas. Quelqu’un d’expérimenté. Pas quelqu’un qui est en plein dedans attention, sinon tu ne vas pas être aidé, tu seras plutôt conforté et victimisé.
Si tu es marié ou en couple parle en à ta femme. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait quand j’ai commencé à réaliser que la pornographie était entrain de détruire mon mariage. Et bizarrement, ma femme à réussi à me pardonner facilement parce qu’elle me voyait souffrir. Mais c’était moi le problème, parce qu’à ce moment là, j’avais déjà commencé ma tromperie émotionnelle. Alors ne tarde pas pour en parler surtout à ta compagne, il faut le faire le plus tôt possible. Il vaut mieux lui en parler toi, plutôt qu’elle le découvre d’elle-même.
Je dirais également que c’est bien de trouver un psychothérapeute, ils sont d’une grande aide.
Je voudrais aussi dire que la pornographie coupe tout lien social, en premier avec toi et la vision que tu as de ton corps et de ton âme. Ensuite, elle casse tes relations avec les autres. Alors trouve cet espoir que j’ai eu, celui de retrouver des relations saines et accroche toi à cet espoir pour trouver de l’aide.
Pour sortir de la pornographie il faut que tu rentres dans l’amour de toi même, parce que c’est la première relation que tu dois restaurer. Savoir se faire plaisir mais autrement… ! Commence à prendre soin de toi pour que tu puisses ensuite t’ouvrir aux autres.
Est que tu vois aujourd’hui l’impact que la pornographie a sur la société ?
Oui, clairement ! Je bosse à coté d’un lycée et je vais travailler à pied donc je le vois sur les jeunes femmes. C’est ahurissant de voir l’influence qu’a la pornographie sur la mode et sur les standards de beauté.
Quel dernier message voudrais-tu passer ?
Celui d’arrêter de croire que la pornographie va prendre soin de ton bien-être personnel ou de celui de ton couple. C’est l’opposé, elle est destructrice et ne va en rien participer à ton bien-être. Elle n’est pas du tout saine et ce, même à petites doses.
Matthieu quadragénaire, papa de deux enfants
Quel témoignage n’est ce pas ? Est ce que ton point de vue sur le sujet a changé ? Est ce que tu es un de ces hommes ou de ces femmes qui souffrent en silence à cause de la pornographie ? Si oui, envoie moi un message, je pourrais te mettre en relation avec Matthieu qui aujourd’hui aide les hommes à se relever. Si tu es une femme et que tu vis la même chose, tu peux également m’envoyer un petit message, je serais là pour t’épauler dans ta démarche.
J’aimerais juste appuyer le témoignage de Matthieu. Je crois sincèrement que la pornographie, sous n’importe quel angle, n’est pas la solution. Elle n’est pas la solution à ta solitude, ni à tes besoins sexuels. Ton corps mérite mieux et ton couple aussi.
Pour ceux et celles qui prônent et encouragent la pornographie, surtout ceux qui l’encouragent chez les femmes, il est peut-être temps de prendre la pornographie sous un nouvel angle. Pourquoi vouloir imposer ça aux femmes sous prétexte de liberté sexuelle ? Nous les femmes, avons ce besoin, ce désir de vouloir prouver notre liberté à cause de ces longs siècles de soumissions. Ce que je comprends milles fois. Mais notre façon de nous habiller et notre intimité sexuelle n’a rien à voir avec cela. Je ne veux pas prouver quoi que soit avec de simples vêtements. Je ne veux pas prouver mon dévouement pour les femmes en revendiquant la pornographie féminine. Je veux le prouver grâce à mes actes et qui je suis. Ce qui compte, c’est qui nous sommes et ce que nous faisons chaque jour. Soyons de belles personnes qui luttent pour n’importe quelle forme de vie, qui luttent contre l’oppression sans pour autant faire la promotion de la pornographie par soucis d’égalité.
Pour en revenir au sujet principal, je crois que la pornographie ne devrait pas être un sujet tabou, non pas pour prôner une certaine liberté, mais pour permettre à ceux qui en souffrent de pouvoir en parler plus librement afin qu’ils puissent être aidés. Qu’ils puissent connaître un jour la beauté d’une sexualité saine.
N’oublions pas que derrière la pornographie il y a de lourds débordements. On compte des sites pornos à caractère pédophiles, zoophiles et nécrophiles… Cette industrie reste un monstre qui entretient nos pires penchants humains. Buisness is buisness !
À tout bientôt,
Totalement d’accord avec ton article !
Et super témoignage c’est courageux a lui d’en avoir parlé !
Quel bel article ! Quel courage Mathieu
Je m’y reconnais beaucoup, on pense que c’est anodin on se renferme dans des phrases telles que « au moins je la trompe pas » mais le fond du problème est énorme et pourtant je suis une femme.
Malgré cette conscience je suis en plein dedans et j’ai bon espoir en lisant le travail concluant qu’à pu faire Mathieu !
Encore un sujet magnifique Elodie
Merci pour ce témoignage qui montre bien que l’on peut s’en sortir si on le veut !
Combien d’hommes (et de femmes j’imagine) sont encore captifs de cet esclavage.
Puisse cet article être comme une lueur d’espoir, une lumière de sortie. Merci Élodie d’oser l’aborder.